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Editions Chloé des Lys
18 mai 2010

Josy Malet-Praud

 

Interview

Josy Malet-Praud

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Josy Malet-Praud : Pseudo ou nom réel ?
Nom réel. J’ai signé d’un pseudo les textes destinés aux concours de nouvelles auxquels j’ai participé ces dernières années sous le nom de « Cécile Clément », avec quelques succès très encourageants.

Qui êtes-vous ? Où vivez-vous ?
Je suis née à Paris, rive gauche, et j’y ai très longtemps vécu. Depuis deux ans, je suis installée dans la région nantaise. Mariée, je suis la mère de trois filles et un garçon, dont deux sont encore des adolescents…très présents.


J’ai exercé les fonctions de directeur d’hôpital public, en parallèle avec des activités d’enseignante et de conseil pour le compte d’un certain nombre d’organismes de formation et d’établissements de santé.
Il y a quelques années, quand la chance s’est présentée, j’ai donné la pleine priorité à mes activités d’auteur, et j’ai tourné la page sur ma carrière hospitalière, bien avant l’heure. C’est un luxe dont je suis consciente.

Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre « Un, deux, trois, soleil ! » ?
C’est un recueil de vingt-deux textes, des nouvelles principalement, des contes et quelques récits plus ou moins poétiques. On y rencontre de nombreux  personnages qui … mais, je laisse la parole à une amie de plume qui m’a fait l’honneur d’une préface pour ce recueil :
« …Attachants, les personnages de ces nouvelles le sont tous. A travers leur histoire, nous creusons la nôtre. Nous rions de notre mauvaise humeur, du venin de la voisine ou du mauvais tour d’une maîtresse jalouse ; nous partageons l’espoir d’une fille de la rue, d’une Anaïs au fond de sa cour sordide ; nous prenons dans nos bras cette jeune fille malade ou cette maman « désenfantée » qui trouve encore la force de consoler. Par un art exceptionnel de l’image, l’auteur nous attrape par le cœur, nous donne à voir, à entendre, à goûter tous ces instants de vie. C’est drôle, c’est tendre, c’est tragique, c’est humain… ».
Pas de doute, c’est vraiment une amie ! (rire).

Avez-vous déjà publié ? Quoi et quel genre ?
Je n’avais jamais contacté d’éditeur par le passé. J’ai fait l’expérience de l’autoédition, sans conviction…

Pourquoi Chloé des Lys ?
La chance ! Toujours cette même amie, une bonne étoile. Elle est belge, elle écrit aussi. C’est elle qui m’a progressivement convaincue que mes nouvelles pourraient peut-être intéresser un éditeur. Elle m’a orientée sur Chloé des Lys. Lorsqu’on m’a proposé un contrat d’éditeur…Quel bonheur !

Où trouvez-vous les idées qui alimentent vos récits ?
Ce sont elles qui me trouvent. Elles me surprennent. Une situation banale à première vue, un visage, une expression, une émotion, des lambeaux de rêve, peuvent faire jaillir une idée. L’imagination fait le reste.
Une, puis deux, puis trois scènes se dessinent, s’articulent, se mettent en mouvement. Il n’y a plus qu’à écrire, ou plutôt, il reste tout à écrire … un premier jet, une première version, une seconde, une troisième... Je suis perfectionniste, c’est très fatigant (rire) !
Il m’arrive aussi de renoncer à une idée si je m’aperçois qu’en déroulant l’histoire qui s’y rattache, l’un des personnages s’acharne à trop me ressembler ; la mise en scène me met mal à l’aise.

Rien d’autobiographique alors ?
Si, obligatoirement, mais je limite autant que je le peux cette tendance qui consiste à tourner autour de soi-même, question de choix. Ce n’est pas le mien.
 

Comment qualifiez-vous votre style d’écriture ?
Style ? (sourire). J’écris de la façon la plus authentique possible, je m’adapte aux situations. J’entre dans la tête du personnage, je m’installe dans son univers et j’observe... Je le laisse faire, enfin, dans certaines limites tout de même.
Pour le reste, j’aime la force des images et quand j’y parviens, je préfère suggérer plutôt que dire. Techniquement, je recherche (notez bien : je n’ai pas dit « je trouve ») les phrases bien construites, j’aime la richesse offerte par le vocabulaire, les mots justes … Les ambiances et les décors me semblent particulièrement importants. Il me semble qu’un récit ne doit rien négliger s’il veut toucher le lecteur d’une façon ou d’une autre.

Pourquoi écrivez-vous ?
J’ai besoin de créer, d’inventer, de faire rêver, et chez moi, ça passe par l’écriture. Ecrire, c’est magique : donner vie à des personnages, construire des mondes. C’est un pouvoir divin ! Si Dieu m’entend, qu’il me pardonne (rire).
Peut-être aussi ai-je des choses à dire ? Les personnages me permettent d’exprimer ce qui me démange, me dérange ou m’enthousiasme, ce qui me touche en tout cas.

Si vous deviez vous qualifier en deux mots, que diriez-vous ?
Espiègle souvent et humaine,  je l’espère. A quoi j’ajoute -légèrement volcanique- et – trop souvent contradictoire-.

Qu’est ce que vous aimez ?
Vivre. Les grands arbres et le mimosa. Rire. Les cerises. Les caraïbes. L’Amérique du sud. L’Italie. Le champagne brut. Les odeurs d’herbe coupée et de terre mouillée. La mer déchaînée. Et je suis une adepte inconditionnelle du café –bien serré-, du tiramisu, du chocolat, et du petit-déjeuner au lit.

Qu’est-ce qui vous met en colère ?
Tout ce qui concourt à faire émerger et imposer une pensée unique, et à tirer l’humain vers le bas. Je fuis les donneurs de leçons, les bien-pensants, du voisin de palier à l’expert pontifiant, tous ceux qui prétendent savoir qui vous êtes, ce que vous pensez, ce que vous devez faire.

Je supporte mal la médiocrité (y compris et surtout la mienne) et la vulgarité qu’on tenterait de faire passer pour de l’originalité, un trait de génie, ou un droit intangible à l’expression individuelle. L’autosatisfaction, la complaisance pour soi-même et la condescendance pour les autres me hérissent le poil.

Qui et que lisez-vous ? Quels sont vos films préférés ?
Je relis souvent Gabo (G .Garcia Marquez), à qui je rends hommage dans ce recueil, sous la forme d’une correspondance.
Il m’enchante … Lorca également. David Lodge possède un don pour construire des romans tout à fait originaux, Arnaud Delalande, Philip Roth, Dino Buzzati, en passant par Grisham, Brussolo, etc. J’aime aussi l’Histoire, plus particulièrement le Moyen-âge, et les revues scientifiques.

Les films ? « La vie est belle » de Benigni, un véritable chef-d’œuvre ; « La ligne verte » avec Tom Hanks ; « La Maison aux esprits » où se côtoient deux de mes actrices préférées ; « Léon » pour la performance de Jean Reno et la maestria de Nathalie Portman et de Gary Oldman ; « Sept morts sur ordonnance » ; « Billy Elliot », …
 

Que faites-vous quand vous n’écrivez pas ?

Les mêmes choses que toutes les femmes. Je suis schizophrène par nécessité, je jongle avec les multiples fonctions féminines … et je joue des coudes pour y intercaler mon espace personnel :


- lectrice pour le comité de lecture d’une petite maison d’édition, exercice délicat et difficile mais particulièrement instructif ; je tente d’apprendre à jouer du piano, plus précisément : je rame mais je persiste ; je lis beaucoup ; j’assiste à des conférences notamment philosophiques, quand je le peux, et participe à un atelier d’écriture
 à l’université. Ma fille aînée, ma meilleure amie, et mes racines sont restées à Paris, j’y fais donc de fréquents séjours ; un peu moins souvent mais régulièrement, je vole jusqu’aux Antilles où ma seconde fille s’est installée.

Après « Un, Deux, Trois, Soleil ! », avez-vous d’autres projets ?
Oui. Un second recueil de nouvelles : il est prêt. Et un premier roman, bien amorcé à présent, qui occupe une grande partie de mes journées et de mes nuits !

Avez-vous un blog ou un site web ? Qu’y proposez-vous ?
Un site : www.lascavia.com . Pour le moment, il est surtout dédié à mes (nombreuses) lectures. J’y publie mes commentaires, et quelques articles qui ont attiré mon attention dans le domaine de la littérature, de l’écriture, de l’édition…

 
Quelle est la question la plus stupide qu’on pourrait vous poser ?
« Vous vous couchez tôt ? » ou  « Vous arrive-t-il de vous ennuyer ? »
 

 

 

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