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Editions Chloé des Lys
16 janvier 2008

Josette Lambreth

Interview
Josette Lambrecht

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X: Josette, "Vaut méié in rir' - Alors rions", c'est quoi ?

J: Un recueil bilingue de monologues.

X: Bilingue? Je sais bien que tu es prof de langue germaniques, mais je ne reconnais aucun mot d'anglais ou de néerlandais là-dedans!

J: Non, il s'agit de patois.  Le patois de chez moi, Hérinnes, village au nord de Tournai, pas loin de Lille.  Du picard de la meilleure veine, que parlaient mes grands-parents paternels, que j'ai beaucoup fréquentés, et mon papa, qui en a écrit lui aussi il y a quelques années.

X: Je comprends.  Et qu'est-ce que ça raconte ?

J: Ce sont 12 monologues humoristiques, avec une chute à la fin.  Ils sont écrits en alexandrins néo-classiques.

X: Et d'où t'est venue l'inspiration ?
J: Je n'ai rien inventé: mes sources d'inspiration, je les ai puisées dans des blagues entendues, lues (dans le calendrier du "farceur" par exemple) ou vécues par moi ou d'autres personnes.

X: Et tu as mis combien de temps pour écrire ces monologues ?

J: Oh, certains datent de plus de 10 ans.

X: Et pourquoi as-tu voulu les rassembler dans un livre ?

J: En fait, je les ai proposés en 2006 au Concours littéraire de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts d'Arras sous le titre "Vaut méié in rir'".  Le jury m'a décerné la plus haute récompense: la médaille d'or.  Dans mes connaissances, certaines personnes m'ont dit qu'elles auraient bien aimé les lire, mais que le patois, c'était trop compliqué.  Alors l'idée m'est venue d'en faire une traduction.  Au début, je pensais traduire littéralement, mais comme je suis une "fan" de la poésie traditionnelle, je trouvais qu'une version française en prose aurait manqué d'intérêt face à une version originale en vers et en pieds.  Je me suis donc attelée à une tâche difficile: faire une traduction également en alexandrins.

X: Pourquoi difficile, si tu as l'habitude d'écrire en classique ?  Tu es très connue dans les milieux littéraires classiques français, je ne vois pas où est le problème.

J: Le problème, c'est qu'en patois, on peut dire beaucoup de choses en moins de syllabes, parce que ces monologues reproduisent le langage parlé avec tout le sel qui le caractérise.  Mais en français, ce sont des libertés qu'on ne peut pas se permettre.  Or, il fallait respecter l'idée de base et continuer à exprimer en une seule strophe ce qui avait été présenté en une strophe au départ!  La quadrature du cercle parfois...

X:  Je commence à comprendre: respecter à la fois l'idée et la forme....

J: Voilà.   Et de plus, les rimes posaient parfois problème: des mots peuvent rimer en patois sans que ce soit le cas en français.  Et je ne te parle pas d'expressions toutes faites qu'on ne trouve que dans le dialecte: si le dernier mot rime avec un autre en picard, en français, ça ne marchera pas non plus!  Et il n'y en avait pas qu'un seul, des cas comme ça!

X: D'accord, je vois qu'effectivement, la tâche était difficile.

J: Oui, bien plus ardue que je l'imaginais au départ.  Plus d'une fois, je l'avoue, j'ai eu envie d'abandonner.  Mais j'ai tenu bon, laissant parfois là un texte pendant plusieurs jours avant de le reprendre et de trouver la solution du problème sur lequel je calais.

X: Chapeau!  Et c'est donc ce recueil bilingue qui a été accepté par Chloé des Lys et que tu nous proposes aujourd'hui.

J: Oui.  Comme il est bilingue, personne ne pourra dire qu'il ne comprend pas.

X: OK: message reçu 5 sur 5!  Retiens-m'en un.

J: Avec plaisir.  Je te souhaite de t'amuser autant en le lisant que moi quand je l'ai écrit.

X: J'y compte bien... puisque l'invitation à rire est dans le titre!

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