Gerbes d'étincelles et autres poèmes de S. Gucciardo
Savoir écrire c'est savoir exprimer le cri de toute chose et de toute âme qui vive, et celui qui l'étouffe ou le condamne pour grossière indécence...
GERBES D’ÉTINCELLES et autres poèmes de SALVATORE GUCCIARDO
Par Dierf Dumène, 9, mars 2018
Gerbes d’étincelles
Sur le versant nord
Là où le maelström
S’exhibe avec emphase
En contre bas
De la falaise
Sur la cime des vagues
Agitée par le souffle abyssal
L’âme se recroqueville
Dans sa coquille brumeuse
Émotions fébriles
Oscillation océane
Odyssée imaginaire
Vision apocalyptique
Le corps effilé de la pluie
Sur la terre en feu
Au loin
Sous l’impulsion
D’une lumière poudreuse
Le rêve
Émerge
De la profondeur
Des eaux noires
Il peint
Des gerbes d’étincelles
Sur la nuit agitée
Houlement de vagues
Le rêve
Est un cheval
Fougueux
Une vague
Qui galope
Sur une mer
Soupirante
Le sable
Chaud
Se laisse
Caresser
Par la géographie
Écumante
Scintillement
D’eaux
Ondulation
De mousse
Opaline
Effleurant
La chair
De deux corps
Enlacés
Sur une plage
Déserte
Sous le regard
Complice
D’un cerf-volant
Le zéphyr maritime
Enveloppe
De ses ailes
Doucereuses
Les jeunes amants
Initiation
Il faut franchir
Le mur de l’indifférence
Combattre
L’épaisseur de la nuit
S’initier aux éclats
De la lumière
Diviniser les ailes
De la paix
Réaliser le rêve
D’un monde fraternel
S’envoler
Vers les sommets
De l’amour universel
Illumination
À l’heure où le rêve
Prend forme
Le ciel s’habille
De couleur
L’épine dorsale
S’étire vers le haut
La vague s’endort
Sur l’île basaltique
Le sel de l’océan
Efface le champ aquatique
Les algues regardent
L’étendue du ciel
Les coraux dévoilent
Le chemin des totems
Les étoiles de mer
Épousent
Les écailles du récif
Insomnie
Je connais la longueur
De la nuit
Les frissons
De l’aube
Le chant
De l’oiseau matinal
Les yeux écarquillés
La fenêtre close
Le cœur
En sursaut
Je suis seul
Dans l’infinitude
Du monde
Gestation
Sous le poids
De l’encre
Rouge
Et noire
Je dévoile
L’éruption
Du magma
L’ossature
Du corps usé
Le souffle agité
De la bise matinale
La glaise en gésine
Dessine
L’écume sphérique
L’effervescence
Sentimentale
L’aventure
Passionnelle
La spirale agite
L’onde océane
L’épaisseur
De la nuit
Le scintillement
Des rêves irisés
L’insondable candeur
De la source abyssale
Le tourbillon fiévreux
De l’univers pourpré
Interrogation
Tout est dans la subjectivité
Dans l’interrogation
Dans l’entremêlement
L’affrontement
L’eau
Et le feu
L’ombre
Et la lumière
Le noir
Et le blanc
Le spirituel
Et la matière
Les yeux
Mi-clos
J’interroge
La raideur
Des statues
À la croisée
Des chemins
Graines solaires
La jonquille
S’est réveillée
De son sommeil
De taupe
Elle a fortifié
Ses racines tantriques
Sa candeur méditative
Les yeux rivés
Vers le ciel
Elle embrasse
La source lumineuse
Qui alimente
Son aura sacral
Sublimé
Par son auréole
L’être
Se libère
De ses peurs
De ses démons
Il a retourné
La terre souillée
Pour effacer
La noirceur du temps
La stérilité de l’âme
L’indifférence du regard
Afin d’ensemencer
L’horizon brumeux
De graines solaires
Ivresse nuageuse
La ligne
Dessine
Le contour
Parcourt l’ondulation
De la dorsale
Détache
L’ombre
De la lumière
Pour déterminer
La forme du volume
De la volute nébuleuse
Tout est dans le frisson
Dans la sensualité ondoyante
Dans le trait ondulatoire
Et musical
De l’amas touffus
De la broussaille nuageuse
Les corps en mouvement
Sont des châteaux en ruines
Des paysages fantastiques
Peuplés
D’animaux étranges
La vision est dantesque
Dans la géographie du ciel
La géologie brumeuse
Est un houlement magique
Une invitation au voyage
Où l’homme s’enivre
De la beauté des nuages
Jardin secret
La courbe du monde
Dessine
Les méandres
Du jardin secret
L’âme
Enveloppée
D’une flamboyance
Phosphorescente
S’expose
Aux tourbillons
Du temps