Suicide dans l'après-midi - Anne Renault

Résumé

« Suicide dans l’après-midi », d’Anne Renault, recueil de huit nouvelles, nous livre des textes au charme un peu hypnotique, au parfum entêtant. Les vacillements de l’âme humaine y sont nombreux et exposés peu à peu, comme on libérerait une splendide pierre luisante – mais noire – d’un fouillis de papiers de soie multicolores. La mort y est voluptueuse, son charme est puissant, mais elle est associée à un grand appétit de plaisirs et d’émotions. Dans ces nouvelles si bien écrites elle se donne, se cherche, se reçoit, se souhaite ou s’imagine dans un lent mais implacable cheminement intérieur.

Rien de sinistre ici, mais l’arôme singulier d’une solitude qui crie et veut se réfugier dans l’inexistence. Aucune attitude complaisante ni voyeuriste envers ce que le meurtre ou le suicide peuvent comporter de morbide ou de sensationnel.

Les ambiances sont décrites avec sensualité et précision. L’intensité des émotions surprend, d’autant que bien des acteurs de ces nouvelles sont des gens comme les autres, semble-t-il. Comme nous. Et nous ne pouvons nous empêcher de nous demander si nous aussi… dans une telle situation …

« Suicide dans l'après-midi », nouvelle qui donne son titre à l'ouvrage, est la première d'une trilogie, où l'on suit le personnage de Hans, enfant terrible d'une riche famille flamande, inspirateur du photographe Joseph A, et enfin croupier déchu du casino d'Ostende.

L’histoire qui inaugure le recueil, « Monsieur Delvaux s’en va », écrite sous forme du journal intime d'un jeune instituteur, retrace les dernières semaines de la vie des habitants d'un village qui va disparaître, à la suite d'un accident dans une mystérieuse centrale nucléaire sous-marine.

Avec «Liens de sang », l'auteur évoque les liens trop exclusifs qui unissent une jeune femme à son père.

Quant à « Meurtre », c'est le récit d'une liaison délétère dont seul un acte définitif peut libérer la protagoniste.

« Duel au soleil » et « Lorelei », texte sur lequel se clôt le recueil, traitent directement du suicide, mais sont aussi un hymne à l'été et à la terre tant aimée.

Ce recueil propose une analyse psychologique de situations extrêmes, mais aussi une évocation sensuelle et souvent poétique de lieux, d'atmosphères, de rêves.

Chacune de ces nouvelles a son intensité et son mystère. Chacune est servie par une écriture forte, des analyses en profondeur et des descriptions minutieuses. Chacune, malgré sa tonalité plutôt sombre, conduit le lecteur à l’apaisement final.

Biographie

ANNE RENAULT est née en France, dans une petite ville de Charente, et un grand nombre de ses récits témoigne de l'emprise que continuent à exercer sur elle lieux et personnages de son enfance. Autre source d'inspiration : le rapport amoureux qu'elle entretient avec la ville balnéaire d'Ostende, en Belgique, dont elle ne peut rester très longtemps éloignée. Cet écrivain français a la Belgique pour pays d’adoption.

Anne Renault écrit par intermittences, son implication dans ses textes étant telle qu’il est nécessaire de ménager des temps de retour au quotidien entre les périodes d’écriture.

Elle a publié en 2011 un premier recueil de nouvelles, « Suicide dans l'après-midi » chez l'éditeur belge Chloé des Lys.

Un second recueil, encore des nouvelles, « La petite dame d’Ostende et autres Rencontres » est paru en 2012 chez l’éditeur français l’Harmattan.

Un troisième recueil est en cours d’écriture, et le projet d’un livre d’évocation de ses parents, est en gestation.

Elle est membre de « Arts et Lettres de Belgique ».

Diplômée de l'université de Lettres et Sciences Humaines de Poitiers, elle a enseigné le français en Touraine, où elle vit depuis de nombreuses années.

Suicide dans l'après-midi

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