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Editions Chloé des Lys
29 octobre 2021

Carine-Laure Desguin a lu "Il n'y aura pas de fumée blanche" d'Emilie Decamp - Note de lecture

IL N’Y AURA PAS DE FUMÉE BLANCHE, Émilie Decamp, Éditions Chloé des Lys, 2021, ISBN 978-2-39018-176-7

Il n'y aura pas de fumée blanche de Emilie Decamp - Grand Format - Livre -  Decitre

D’Émilie Decamp, j’ai lu plusieurs recueils de poésies et aussi un ou deux romans. IL N’Y AURA PAS DE FUMEE BLANCHE est le dixième ouvrage de cette auteure qui fut éditée pour la première fois lorsqu’elle n’avait que seize ans.

Dès la parution de cet opus, la couverture m’intrigue. En noir et blanc, une photo sur laquelle on reconnaît la silhouette et le visage de l’auteure. Une photo qui date de plusieurs années. Le ton est donné, me dis-je.

Le recueil comprend trente textes (et pourquoi pas vingt-neuf n’est-ce pas Émilie Decamp ?). Dès la lecture du premier texte, QUE RESTE-T-IL ?, je respire et l’espace-temps se dilue tout autour de moi. Je relis le texte. Je le scanne. Un texte de quatorze lignes, en écho comme une évidence avec le titre du recueil. Je poursuis la lecture et, après avoir arbitrer des séances de remue-ménages entre mes neurones, j’atteins le trentième texte, CATHARTIQUE, assez bousculée et secouée, je l’avoue.

Entre ces deux textes, la route est longue, sinueuse, et caillouteuse. Les ravins qui la bordent sont dangereux et mystérieux. Ils sont visibles, mais pas toujours et ne sont pas tous funestes non plus. Les questions jaillissent de chaque fossé ou pire encore, d’un égout. Je me cogne, je m’écroule, je me relève. Des bleus à l’âme et des blessures, souvent ralentissent mes élans. Les retours incessants dans un passé meurtri traduisent des souffrances qui cependant ne versent jamais dans un pathos trop pesant pour le lecteur. Non, on lit un texte et on replonge à corps perdu dans l’antre des mots du texte suivant. Une ponctuation bien présente (utilisation du point, du point- virgule et du point d’interrogation : métaphore du coup de poing ?), m’aide à respirer, à marquer l’attente, à susciter le questionnement, ainsi que les rimes croisées ou pas qui offre un aspect musical aux textes.

Les souvenirs ressassés s’étalent, s’étiolent, se diluent et puis libèrent. Je chavire avec l’auteure durant la lecture de ces trente textes mais la confiance en la Vie est là, malgré tout. L’humain est fragile et les mots qui naissent de la pensée le consol-ident .

L’auteure entraîne donc le lecteur dans sa catharsis et le libère lui aussi car nous avons tous en nous des démons à exorciser. L’écriture se veut thérapeutique et la lecture aussi, parfois.

Page 45 : « les mots s’envolent, virevoltent et guérissent »

Trente textes qui font mouche et qui pansent nos plaies, trente textes que je vous invite à lire et à vivre, aussi. Un recueil qui se veut abouti pour Emilie Décamp qui jongle avec les mots depuis sa plus tendre enfance. Et je referme le livre en posant les yeux sur cette quatrième de couverture, en noir et blanc bien sûr mais cette fois sans l’image de l’auteure. Qui a laissé derrière elle tous ses souvenirs ombrageux pour avancer et s’envoler, sereine et légère désormais, telle une chrysalide devenue, après ce beau travail de métamorphose, un magnifique papillon.

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

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