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Editions Chloé des Lys
17 mars 2019

Les Oublis Parfumés de Jean-Jacques MANICOURT

Auteur : Jean-Jacques MANICOURT

Titre : Les Oublis Parfumés

Editeur : Editions Chloé des Lys

ISBN : 978-2-39018-052-4

Prix : 17,10€

DIMENSIONS : 14,5X21,5 cm

POIDS : 170 gr

Nombre de pages : 123

 

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Biographie :

J'écris depuis mon premier chagrin d'amour, ce qui laisse à penser que l'écriture, pour le coup, était une sorte de travail de deuil. Ou, pour le dire autrement, parce que les femmes m'y conduisent. Il y a là un réel indicible, un roc incontournable.

Etre conduit en écriture par le désir, la beauté, la chair et le sang, c'est, je crois, ce qu'il y a de plus vivant dans l'existence. En somme, écrire c'est continuer à vivre, à désirer ; mais je pourrais très bien prétendre demain que les femmes n'y sont pour rien !

Résumé :

La fin du monde n’avait pas dit son dernier mot ; elle misait beaucoup sur un petit morveux de caporal allemand ; elle comptait aussi sur la bêtise qu’elle avait vue briller dans les états-majors des deux armées face à face, et sur la propension de l’homme à oublier l’horreur, le sordide, la pulsion de mort à l’œuvre. Restaient les oublis parfumés : les chairs calcinées, décomposées, suintantes, l’odeur de la pourriture, du sang versé pour rien, même la connerie des maréchaux puait. 

Extrait

 

La fin du monde avait raté son coup. La grande boucherie et la grippe espagnole n’avaient pu venir à bout de la race humaine, de peu certes, mais elle avait échoué. Les vivants étaient donc des survivants.

Apollinaire avait été épargné, gueule cassée au bois des buttes, puis trépanée ; mais Egon Schiele avait suivi dans la tombe celle qu’il aimait. Jules était revenu sans une égratignure, des tranchées, de la vermine, des éclats d’obus et de cette machine à mutiler les corps. Au village, personne ne pouvait croire qu’un poilu pût revenir de l’indicible avec tous ses membres, toute sa tête, indemne indûment. On suspectait le miraculé de 14/18 d’avoir été, dans son bel uniforme rouge garance, un soldat de derrière les lignes de front, un planqué.

Toutefois, la fin du monde n’avait pas dit son dernier mot ; elle misait beaucoup sur un petit morveux de caporal allemand ; elle comptait aussi sur la bêtise qu’elle avait vue briller dans les états-majors des deux armées face à face, et sur la propension de l’homme à oublier l’horreur, le sordide, la pulsion de mort à l’œuvre.

Restaient les oublis parfumés : les chairs calcinées, décomposées, suintantes, l’odeur de la pourriture, du sang versé pour rien, même la connerie des maréchaux puait.

Et pour ceux des générations à venir : les monuments à la mémoire des pères morts au combat. Les fils n’en auraient rien à foutre.

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