L'ombre du reflet de François Iulini
Titre : L’ombre du reflet
Auteur : François Iulini
Prix : 17,90 € TTC,
70 pages
ISBN 978-2-87459-926-2
Editions Chloé des Lys
******************************************************
Biographie
François Iulini est né le 18 août 1957 à Lyon (France). D’une vie compliquée, il avait presque renoncé à faire quelque chose, avant de se décider, entre chien et loup, le 16 janvier 2011 de la compliquer un peu plus en déposant sur ses blessures un sel dont Kazantzakis affirmait qu’il empêchait la vie de pourrir. La poésie ça pique un peu. Mais lorsque la vie se résume à peu de choses, un rien suffit parfois. L’art des autres fut le sel, l’envie de témoigner de son émotion et de sa reconnaissance, l’irrépressible démangeaison. François Iulini en aura terminé l’année prochaine avec la petite formalité des quarante-cinq ans de travail salarié. Il a presque renoncé à sa vie d’aventure, vit heureux, aime, et écrit.
Résumé
A l’image de la lance prodigieuse d’Achille qui sauva le jeune roi de Mysie qu’elle avait auparavant blessé : Amoris vulnus sanat idem, qui facit*.
Ne désirant pas être moins généreux qu’Achille ou moins reconnaissant que le fils d’Hercule, je remercie la vie de chacune de ses blessures et de ses bienfaits, par ces quelques poèmes.
*Publius Syrus : En amour, qui fait la blessure la guérit.
Extrait :
Ombre blanche
Se pencher sur ses rêves, c’est risquer de tomber,
De se vautrer, de choir et au halo noir de dire
Au revoir pour lancer « hello » à l’ombre blanche ;
Blêmes nuits, travesties, fardées, les lasses journées
Vous conviez en vos raves ; le cool rimmel, vire
Vite ; et coulent les frayeurs que l’aube débranche…
Se pencher sur ses rêves, c’est risquer de tomber,
Sur un livre blanc quand votre vie, un crayon blanc
Vous a donné ; cependant, le souffle, la rêveuse
Berce et le soupir le dessin a coloré ;
Maison, roman, berceau ; cils et front un col, un plan
Ajustent ; le juste dessein rend la mine heureuse…
Se pencher sur ses rêves, c’est risquer de tomber,
Sur l’autre qui tarde pour bégayer votre vie
Bancale à l’escale sombre ; pourquoi ce frère
Somnolent, remet-t-il mille fois sur l’oreiller
Le ralenti des rounds perdus et leurs fourbes « si »
Jetant à nos rouges vœux des poudres mensongères ?
Se pencher sur ses rêves, c’est risquer de tomber,
Sur la lune ronde à demi, sirotant la mousse
Aux lèvres le ciel presqu’éteint ; dessous, la nature
Râleuse s’est attablée ; la Méditerranée
Là-bas ronronne ; son soupir la plage éclabousse
Ses vagues lois ; là-bas sans dessein est le futur…
Se pencher sur ses rêves, c’est risquer de tomber,
Perdu, tête vide, sans bureaucratiques crime
A rejouer ; ces nuits-là, la lune sobre et ronde,
L’onde sans apnée, la solitude ankylosée
Ne bercent pas ; un bâillement l’ombre blanche lâche,
Puis jette un « bye » à la nuit dans l’aube qui l’inonde…