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Editions Chloé des Lys
5 avril 2016

"La substance des jours " de Josiane Lion

Auteur : Josiane Lion

Titre : La substance des jours 

Editeur : Editions Chloé des Lys

ISBN : 978-2-87459-884-5

 

Nbre de pages : 65

 

Prix  : 16,40 €

 

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Biographie :

 

L'auteure est une passionnée d'écriture depuis toujours, ce n'est qu'en 2009, qu'elle publie à compte d'auteur, aux éditions Baudelaire, un roman d'aventure "Le teinturier de la lune". Depuis, elle a publié sur monbestseller.com, trois autres livres : "Pastorale douce-amère", "Histoires vraies et insolites de la guerre 14-18" et "Descente aux enfers".                                                                                                                                 Un nouveau roman "La substance des jours" paraît aux éditions Chloé des Lys.

 

 

 

 

Résumé :

 

Simone aborde l'ultime étape de sa vie. A la lecture de son journal intime, elle va redécouvrir, avec nostalgie, son parcours parsemé de joies fanées et de regrets...

 

 

 

Extrait :

 

Le printemps avait été précoce. Partout dans le jardin, la végétation explosait, anarchique, luxuriante ! Les arbres du verger croulaient de fleurs blanches ou roses.

Durant la nuit, une pluie d’orage avait couché les plantes en tas lamentables et la pelouse, parsemée d’une myriade de fleurs de pissenlits dorées, était à tondre.

Simone avait appelé Léon, le vieux jardinier, qui habituellement entretenait la propriété.

-Sans faute, demain ! lui avait-il répondu.

Mais le lendemain matin, à sa place dans le jardin, un inconnu taillait la haie. Simone l’observait perplexe, dissimulée derrière le rideau. Qui était- ce ?

Elle était en robe de chambre, mais tant pis, sa curiosité fut la plus forte.

Le froissement de ses pas dans l’herbe avait attiré l’attention de l’homme. Aussi brusquement, tourna-t-il la tête dans sa direction.

Simone ne put s’empêcher de tressaillir, troublée par son regard farouche et sombre.

-Qui êtes-vous ? avait-elle demandé d’une voix altérée.

Il avait eu pour répondre un geste vague.

-Je suis le neveu du père Léon.

Simone le détailla à la dérobée. Son t-shirt laissait deviner un corps, certes un peu mince, mais bien proportionné. Une mèche de cheveux noirs, luisante de brillantine, tombait sur son front. Malgré elle, son regard s’était attardé sur sa bouche fine, sensuelle.

Pour échapper à l’émoi qui l’avait envahie, elle avait sorti n’importe quoi.

-Pourquoi n’est-il pas venu, il est souffrant ?

 

-Il s’est cassé la jambe.

-Comment vous appelez-vous ?

-Julien Prévost.

-Vous avez faim, Julien Prévost ?

Surpris, il avait émis un grognement que Simone avait considéré comme une affirmation.

-Alors, venez ! lui avait-elle intimé en repartant d’un pas rapide vers la maison.

Il avait dévoré, plutôt que mangé.

-J’avais vraiment faim, avait-il reconnu avec un petit rire gêné.

Simone avait souri en guise de réponse de crainte de dire un mot qui aurait pu le vexer.

Il avait pluviné tout l’après-midi, l’air gorgé de bruine était oppressant et frais. Dans la luminosité grise et maussade, les feuilles d’un vert sombre des hortensias, celles argentées et glauques des hostas, le vert cru de la pelouse se fondaient en un camaïeu à la beauté exubérante et gourmande d’un vaste potager dans sa plénitude estivale.

Malgré le temps, il continuait de travailler. Simone était contrariée. Que faire, lui demander d’arrêter ? Elle n’osait. Car instinctivement, elle avait compris que doté d’un caractère ombrageux, cet homme ne tolérerait aucune offense, aucune humiliation, même sans intention.

En fin d’après-midi, il avait frappé légèrement à la porte de la véranda. Simone qui attendait cet instant depuis des heures, s’était empressée d’ouvrir.

Il restait là, les bras ballants, les cheveux dégoulinants et ses vêtements humides qui sentaient le chien mouillé.

 

-Vous n’auriez pas dû continuer de travailler par ce temps, lui reprocha-t-elle, je vous en prie, entrez. Voulez-vous un café ?

-Non, merci, je me sauve !

Simone n’insista pas. D’un geste rapide, elle ramassa l’argent qu’elle avait préparé à son intention sur la table et le lui tendit. Il empocha prestement les quelques billets et la salua rapidement.

-Au revoir, madame Rousseau ! avait-il lancé en refermant la porte.

Simone était restée interdite un long moment. Il connaissait son nom.

-Normal, le père Léon doit lui avoir fourni quelques renseignements me concernant, pensa-t-elle.

Avait-il l’intention de revenir ? Irritée de ne pouvoir répondre à cette interrogation, frustrée sans doute, elle avait haussé les épaules dans un geste d’agacement.

Elle avait bien entendu confié à son journal, cette rencontre singulière. Entre les lignes, il y avait de la surprise, de la colère aussi. En conclusion, elle avait griffonné ces quelques phrases hypocrites. « Pourquoi cet émoi, je deviens folle ou quoi ? Mon coeur me joue des tours. On n’a pas de coup de foudre à mon âge. Etre aimée de lui, c’est et ce ne sera jamais qu’un rêve... ».

Cependant pour la première fois depuis qu’elle le tenait, elle avait eu peur des mots et surtout de ce qu’ils représentaient. Aussi avait-elle édulcoré à souhait ce qu’elle avait ressenti.

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