Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Editions Chloé des Lys
30 octobre 2015

Dégâts collatéraux de Christine Brunet

Auteur : Christine Brunet

Titre : Dégâts collatéraux

Éditeur : Éditions Chloé des Lys

ISBN : 978-2-87459-875-3

Prix : 20€

Nbre de pages : 497

Réédition en 1 seul volume des deux romans publiés (2011 et 2012) aux Éditions du Pierregord (faillite en 2013)

 

9782874598753_1_75

Biographie :

Née dans le sud de la France, elle passe toute son enfance à Aubagne, patrie de Marcel Pagnol. Passionnée de langues, elle poursuit alors des études de russe et de tchèque qui l'amènent à Prague, à l'université Charles, puis au Caire pour apprivoiser la langue arabe. Elle part en Bourgogne puis en Grande-Bretagne. C'est à Preston qu'elle commence à écrire, d'abord des récits de science-fiction puis des romans d'aventure et des thrillers. 

Après un détour dans le centre de la France, elle retrouve Marseille et ses racines. Grande voyageuse, elle parcourt le monde. De Madagascar au Ladakh, du delta de l'Orénoque au désert du Gobi (...), elle exerce son esprit critique et son sens du partage.

Dégâts collatéraux est une réédition EN UN SEUL VOLUME de Dégâts collatéraux et Dragon bleu.

http://www.christine-brunet.com

Du même auteur:

Nid de vipères, E16, Non Nobis Domine, Poker menteur, Convergences

 

Résumé

Le Jura… D’importantes sommes d’argent disparaissent lors de transferts sécurisés vers l’Italie.

Naples… Des témoins sous protection sont débusqués et éliminés. Les preuves disparaissent, les pistes s’enlisent. Qui tire les ficelles ?

La Force Spéciale Européenne, ébranlée par le comportement incohérent de certains de ses policiers, est chargée de l’affaire.

Un écheveau de présomptions et de découvertes scabreuses entraîne alors Nils Sheridan et Axelle de Montfermy sur la piste d’une organisation qui œuvre dans l’ombre pour renverser les gouvernements démocratiques : ses pions sont en place, l’action terroriste la plus vaste jamais imaginée est en marche. Axelle joue alors contre la montre pour débusquer les chefs de réseaux et éventer leurs plans.

Une chasse à l’homme dont aucun ne ressortira indemne.

 

Extrait

- Sheridan, dans mon bureau !

 

La voix de Meyers, le patron du MI6, résonna dans l’intercom. Le grand blond posa avec froideur son regard acier sur l’appareil et se leva. Pas moyen de rester trente secondes tranquille !

Il quitta la pièce, monta deux étages et se retrouva face à la porte vitrée du bureau de son chef.

- Entrez…

 

Inutile de frapper, l’autre savait, de toute façon, qu’il arrivait grâce aux caméras de surveillance. Il obéit donc et se planta devant une grande sauterelle au visage mangé par une barbe imposante et masqué par des lunettes à monture épaisse et verres fumés.

… Asseyez-vous. Avez-vous revu Mlle Seigner depuis Malte ?

La question avait de quoi le prendre au dépourvu. Aloys Seigner… Alie…

- Non, Monsieur.

- Une idée de l’endroit où elle se trouve ?

- Aucune, Monsieur.

L’homme se caressa la barbe pensivement.

- Où en êtes-vous, tous les deux ?

- Nulle part, Monsieur…

- Très bien. Dans ce cas…

 

Il lui désigna un dossier sur le bord du bureau. Sheridan se pencha et le prit, l’ouvrit et plissa le front en découvrant la photo de son ancienne maîtresse.

- Votre nouvelle mission, Sheridan. Vous la localisez et vous l’éliminez. Est-ce que ça vous pose un problème ?

- Aucun, Monsieur, assura-t-il d’une voix ferme et déterminée sans montrer la plus petite once d’hésitation.

- Vous êtes certain ?

- Absolument, Monsieur ! J’accepte cette mission mais j’aimerais que ce soit la dernière.

- La dernière ? Pour quelle raison ?

- J’aimerais postuler à la FSE, Monsieur.

Meyers se gratta la barbe avec agacement.

- Pourquoi pas, Sheridan… J’appuierai donc votre candidature. Pas de vague sur l’affaire Seigner, n’est-ce pas ?

 

L’Irlandais se leva en acquiesçant : ça allait de soi ! Il salua son supérieur d’un « Monsieur » laconique et quitta les bureaux de Londres pour ceux de Paris. En fin d’après-midi, il était au 52, rue Saint-Antoine, devant l’hôtel particulier d’Aloys Seigner, pour lequel il avait toujours la clé.

Il monta jusqu’au salon vide et sourit vaguement en se souvenant de tous les événements qui l’avaient rapproché de cette fille extraordinaire. Elle lui avait sauvé la vie plus d’une fois et c’était à lui, à présent, de lui renvoyer l’ascenseur : elle devait disparaître…

Un nom s’imposa à son esprit : Jacques Seigner, le frère, patron de la DGSE. À eux deux, ils parviendraient à la mettre à l’abri… Il avait une adresse mail ; il brancha tranquillement son portable, se connecta, envoya le courriel sécurisé. Il n’y avait plus qu’à attendre…

Il ouvrit le frigo… vide. Les placards… Des pâtes. Il fit chauffer une casserole d’eau, l’esprit tendu vers la mission et les possibilités qui s’offraient à lui.

- Sheridan, quelle surprise !

 

L’Irlandais leva les yeux et retira la main de son arme. Jacques Seigner… Pour du rapide !

- Monsieur…

- Alors, qu’est-ce qui se passe ?

- J’ai ordre d’éliminer Alie.

L’espion soupira et s’assit sur le divan en face de lui.

- C’était prévisible, la CIA est déjà sur le coup…

- Pourquoi, Monsieur ?

- Aloys est à Papeete pour l’enterrement de son précepteur, fit Seigner sans répondre à la question.

- Le Vieux est mort !

- Elle doit arriver après-demain par le même vol que vous aviez pris, vous vous souvenez ? Elle prend ses fonctions dans une semaine à la FSE… Pourquoi me prévenir, Sheridan ?

- Je lui dois la vie, c’est un juste retour des choses…

L’espion le dévisagea puis soupira.

- Il faut vous couvrir vis-à-vis du MI6. Alors, voilà comment ça va se passer…

 

*

 

Aloys Seigner paya son taxi et sortit dans la rue Saint-Antoine. Elle contempla la voiture qui se faufilait adroitement dans le trafic puis leva un œil vers son hôtel particulier. Elle avait l'impression d'avoir remonté le temps de quelques mois... Même mois, même ciel gris. À cette époque, elle ramenait dans ses bagages un Irlandais en cavale et s'apprêtait à prendre son poste de commissaire divisionnaire à la PJ de Paris... Un temps de doutes... C'était seulement un an auparavant.

Depuis, il y avait eu l'affaire Brenner, Hong Kong et son enlèvement, la folie de Chan Singri, sa survie inespérée, la guérison totale de son cancer, la mort du mafieux dans les souterrains maltais... Il y avait eu aussi son mariage factice avec l’Irlandais et leur croisière en Méditerranée. Si elle ne devait se souvenir que d'une seule chose, ce serait de cet épisode très particulier…

Mais aujourd'hui, elle revenait seule et avec de nouvelles perspectives professionnelles : elle était mutée au poste de directeur de la FSE, une promotion éclair, sans doute due à Singri... Quelle ironie !

 

Elle sortit de sa poche les clés de son appartement, sourit en pensant à Nils. Elle ne l'avait pas revu depuis Malte, sans doute en mission quelque part dans le vaste monde. Peut-être même pensait-il à elle...

Elle ouvrit la lourde porte assortie de ferronneries, remarqua l'odeur de propre puis un cadavre sur le sol... Une main l'alpagua avant qu'elle ait pu réagir. Une gigantesque explosion ébranla l'immeuble, déchiquetant le corps immobile dans le hall.

 

*

 

Au bout de la rue, une voiture déboîta tranquillement. L'homme blond au regard acier au volant reposa la télécommande sur le siège passager. Nils Sheridan avait fait son travail sans état d'âme : les ordres étaient d’éliminer Aloys Seigner et il avait accepté la mission sans hésiter. Son renvoi d'ascenseur à lui...

 

Il se gara pour laisser passer la police et les pompiers puis les ambulanciers, et s'enfonça dans le trafic sans avoir été le moins du monde inquiété.

 

Alie avait disparu de la surface de la planète... et de sa vie. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité