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Editions Chloé des Lys
2 avril 2014

"Poker menteur", une lecture de Bob Boutique

"Poker menteur" de Christine Brunet: une lecture (en avant-première) de Bob Boutique

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Ce n’est pas un hasard si Christine Brunet a choisi le 1 avril 2014 pour sortir son ‘Poker menteur’, un titre qui mérite bien son nom, car elle laisse entendre partout qu’il referme ainsi une fois pour toute la saga des enquêtes de sa commissaire préférée, Axelles de Montfermy, ex Aloys Seignier.

Je n’y crois qu’à moitié, vu que ce nouveau thriller se termine comme les autres par la pauvrette qui, cassée en deux puis en quatre, part en vacances au soleil avec son petit Nicolas. Histoire de recoudre les plaies, attendre que les hématomes disparaissent et qu’elle se remette un peu psychologiquement. Déjà qu’ au départ elle n’était pas des plus équilibrées. Mais bon... elle a des ressources et finit toujours par s'en remettre.

Bref, ‘Poker menteur’ est le dernier de la série ( de cette série ?) après « Nid de vipères », « Dégâts collatéraux », « E16 », « Non Nobis Domine » (mon préféré après ce dernier opus) et enfin « Poker menteur ». En tout des milliers de pages bourrées de mystères et secrets inavoués et inavouables, dégoulinantes de sang (se laver les mains en refermant le livre ) et aussi faciles à lire qu’un James Bond ou un Largo Winch qu’on regarde à la télé avec un plateau de saloperies sur les genoux.

Car La petite Brunet écrit plus vite que son ombre, avec des fins de chapitres qui vous obligent à passer au suivant, comme dans la chanson d’ Henri Salvador « Zorro est arrivé » dont chaque refrain est ponctué d’un « Et alors ? Et alors ? Hé hé… ».

***

J’ai le livre sous les yeux, une superbe brique de 500 pages, au propre comme au figuré. On pourrait bâtir une maison avec quelques milliers de ces exemplaires. Une photo de couverture géniale, mais ça, c’est une spécialité de Christine, un grand format, brillant et accrocheur avec un brochage-collage moderne. Bref, un magnifique objet que les éditions Gascogne proposent au prix incroyable de 20 euros !

J’ai comparé avec d’autres titres semblables (Dan Brown par exemple), c’est 7 euros de moins. On peut dire que ça en jette et que ça donne surtout l’impression d’être en présence d’une grande, une best-seller. Remarquez que ce n’est pas faux, car depuis ses débuts il y a une petite dizaine d’années, Le Criquet (c’est son surnom) a grandi et vend désormais des milliers d’ exemplaires à chaque parution.

Tout le monde ne peut en dire autant . Bon, ce n’est pas nécessairement le premier critère de qualité, mais ça prouve en, tous les cas que ses lecteurs en redemandent et donc apprécient. Et ça, plus que tout, c’est la véritable consécration d’un écrivain. Etre lu puis attendu…

***

Pas trop envie de vous raconter l’histoire. Vous lirez. C’est une sombre, très très sombre affaire de drogue qui démarre sur le port de Marseille et envahit toute l’Europe. D’où l’implication du Conseil Européen, de sa Présidente, une grecque, et enfin du SPIE, la police des polices dont la big boss n’est autre depuis deux ou trois livres que notre chère Axelles de Montfermy.

Pourquoi la police des polices ? Parce que dans cette affaire on trouve autant de flics véreux que de puces sur un hérisson. Au départ, on pense qu’il s’agit d’une bagarre classique entre maffias du milieu phocéen puis on se rend compte que ca va plus loin et qu’il y a quelqu’un ou quelqu’une de bien plus haut placé qui tire les fils dans l’ombre.

C’est d’ailleurs une constante dans les bouquins de Christine Brunet, il y a toujours un monstre tapi dans l’ombre et souvent un monstre à visage d’ange ou d'innocent(e) d’autant plus difficile à débusquer qu’on lui donnerait le bon dieu sans confession. Mais qui ? On s'interroge jusqu'à la fin et je vous promets une vraie surprise !

Mais faites confiance à notre commissaire, plus têtue qu’une mule, maligne comme une guenon et toujours prête à prendre des coups… car des blessés et des morts, il y en a à toutes les pages, peut-être encore plus que d’habitude ( on est quand même à Marseille ). Elle y arrivera bien sûr, mais dans quel état !

***

Car ça aussi c’est une constante chez cette auteure un peu sadique. Elle prend un malin plaisir à torturer son héroïne aussi bien physiquement que psychologiquement. A croire qu’elle lui en veut d’être plus aventureuse qu’elle… cette pauvre commissaire ne dort presque jamais et passe des nuits blanches à s’ inquiéter pour la santé des membres de son équipe (les seuls fidèles inconditionnels de sa vie, à moins que...) et râler sur ses amours ratées ou l’absence de son fils toujours planqué bien loin dans un collège de riches.

Je vous défie de trouver une seule page sur les milliers de la saga où on la voit, où on la lit, rire à gorge déployée ! Il n’y en a pas. Axelles ne rit jamais, tout au plus sourit elle parfois avec ironie devant un mensonge puéril de son amant ou une boutade amicale de l’un de ses collègues.

Pas de scènes olé olé non plus. Pas le genre de la maison. C’est une amoureuse fidèle, fervente, passionnée, mais toujours dans la retenue car son mec est tout, sauf méritant et qui sait complice voire pire encore ? Ca aussi l’auteure le refuse à son héroïne et on se demande si une bonne psychanalise ne serait pas utile ? Mais soit, Axelles assume et perso, je la prèfère comme ça, un peu laïquement mystique.

***

L’ expression est curieuse et le mot n’existe pas. Mais je l’invente parce qu’elle est une sorte de Christ au féminin pour qui aimer ne rime qu’avec souffrir? Je l'imagine présider la cène de Léonard de Vinci avec beaucoup de judas atablés autour d'elle. On dirait qu'elle n'a qu'un seul but dans l’ existence : sauver un genre humain qui s’en fout royalement.. une vraie dingue de l’honnêteté, capable d'exploser quand on lui ment. Une rancunière atavique qui cache derrière une fureur policière sans compromis, une très grande fragilité.

Car c’est là qu’on trouve à mon sens, l’ essentiel de ce qui rend ces bouquins si prenants : plus que ses aventures, c’est l’aventurière qui accroche… une fliquette de haut-vol qui n’a rien à voir avec les gros bras des séries américaines, même si ( j’espère que ma mémoire est bonne ) , c’est la première fois dans l’ histoire de la saga, qu’elle est obligée de tuer elle-même. Pour défendre sa vie évidemment, mais quand même… 

***

Nul besoin d’ajouter que je suis fan, inconditionnel. J’ai tous ses bouquins et les ai tous lus.

Je préférerais pourtant que ces romans soient un peu moins long, j’estime en effet ( à tort ou à raison ) qu’écrire plus court leur donnerait plus de clarté, car les imbroglios sont parfois compliqués à suivre… mais bon !

Quelle ambiance, quelle adrénaline et surtout quel fun. On lit, on lit, on lit, presque déçu d’être à la fin et de découvrir la solution, toujours inattendue. Christine Brunet est la reine de la chute brutale !

Je n’attends pas la suite puisqu’il n’y en aura pas. Encore que…

Mais j’attends ses prochaines créations avec une grande impatience… j’ai entendu parler de science fiction ? Une rumeur ? vrai ? Intox ?

Plus que x fois dormir.

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Commentaires
P
Des fans, il y en a quelques-uns...
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G
Quelle joie de lire un compte-rendu si bien ficelé à propos d'un livre qui ne doit pas l'être moins! Merci et bravo à Bob et à Christine ....
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